Grande sculpture en grès, monogramme du céramiste et marque L'ATELIER DIEULEFIT
H. 56 cm
Large stoneware stylised cock, signed by the ceramist and marked L'ATELIER DIEULEFIT
H: 56 cm
Jacques Pouchain (1927-2015) est très connu et apprécié en France pour son oeuvre de sculpteur-céramiste, mais il est également peintre, sa première vocation à laquelle il se forme à Paris, à l’Académie de la Grande-Chaumière, après des études en architecture. Il s’installe dans la Drôme en 1951 et devient responsable de la faïencerie de Coursange à Poët-Laval. Puis il crée son propre atelier dans une petite ville proche, Dieulefit, développant deux types de production : une poterie utilitaire et une céramique sculpturale plus artistique. « L’atelier Dieulefit » sera actif de 1959 à 1982. Pouchain participe à de nombreuses expositions, en France et à l’étranger, parmi lesquelles l’importante Exposition internationale de Céramique contemporaine au Musée Cantini de Marseille, en 1965. Il est également présenté au sein de l’exposition inaugurale de la Biennale de Vallauris en 1968. Dans les années 1990, il sera à l’origine de la création de La Maison de la Terre, un espace d’expositions et de formation agréée professionnellement. En 2018, une exposition rétrospective lui a été consacrée au Centre d’art de Poët-Laval. Ses oeuvres sont présentes dans plusieurs musées français tels que le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, le Mobilier National, les musées de Marseille, de Valence, de Montréal (Canada) et de l’Université de Boston (USA).
Ce « Coq » est particulièrement intéressante par sa stylisation zoomorphique très typique des productions françaises des années 50-60. La conception formelle est audacieuse par son affirmation de l’usage du tour de potier mis au service d’une intention sculpturale. Différentes formes géométriques sont très précisément assemblées - une bouteille de forme conique pour faire le corps stylisé du gallinacé, deux demi-sphères pour faire ses ailes repliées - puis s’ajoutent de petits éléments modelés et pastillés sur le haut du volume, pour faire le bec et l’oeil, le col de la bouteille devenant ainsi la crête du coq. Sur ses ailes, des trous sont ménagés pour permettre à la sculpture de devenir éventuellement pique-fleurs. Forme expérimentale donc, pensée pour une fonction possible, mais devenue allusive… La plus belle des réussites pour Jacques Pouchain, « nouveau potier » au coeur des années 50, qui s’efforçait d’élever son art vers la recherche expérimentale, en s’attelant à une certaine relecture des formes vernaculaires de la tradition céramique française, dans la filiation d’autres célèbres figures, celle par exemple de Jean Beyer (dans les années 30, à Strasbourg) ou d’André Rosay (dans les années 40/50 à La Borne), qui furent les grands précurseurs d’un art animalier associant poterie et modernisme.