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Irena Brynner 1917-2003

Sautoir en argent, signé sur le fermoir
Vers 1980
L: 106 cm

Silver chain, signed on the clasp
Circa 1980
L: 106 cm

 

Irena Brynner (1917-2003) est une sculptrice et créatrice de bijoux américaine d’origine russe, devenue dans l’après-guerre une figure de proue du bijou moderne aux USA. Elle a grandi dans une base navale russe située en Mandchourie, avec son cousin Yul Brynner (qui deviendra plus tard acteur à Hollywood). Irena vient en Suisse étudier l’art à l’École cantonale d’art de Lausanne, puis suit son père, consul de Suisse, en Chine. Après la mort de ce dernier survenue en 1942, elle et sa mère s’installent à San Francisco en 1946. Irena y poursuit sa formation artistique, s’initie au modernisme et à l’art abstrait. Pendant ses études à la California Labor School, elle est notamment inspirée par les œuvres de la grande sculptrice américaine Claire Falkenstein (également créatrice de bijoux très singuliers). Elle étudie la joaillerie, puis monte un atelier de bijouterie. Ses premières créations, très géométriques, évoluent ensuite vers des formes plus organiques. En 1951, Irena Brynner cofonde la Metal Arts Guild à San Francisco, aux côtés d’autres artistes importants du bijou d’avant-garde américain, tels que Margaret de Patta. Irena Brynner apprend à travailler le moulage de la cire, s’initie à l’orfèvrerie et à la forge. Après 1957, elle déménage à New York. C’est là que sa carrière va connaître son apogée, avec de nombreuses expositions internationales. Elle reçoit notamment en 1963 à Munich une médaille d’or. À partir de 1969, elle commence à utiliser un procédé de soudure électrique à l’eau (qui se rapproche des techniques de fonte à la cire perdue) dont elle va tirer un grand profit esthétique.

Pionnière dans l’après-guerre dans ce domaine spécifique du » bijou d’auteur », Irena Brynner a publié plusieurs ouvrages sur son parcours artistique, mêlant innovations techniques et éléments biographiques d’une vie très remplie. Dans l’un de ces ouvrages de référence, intitulé «Jewelry as an Art Form » (publié aux USA en 1979), elle précise bien que, dans son esprit, bijou et sculpture forment un tout dialoguant avec la même puissance d’expression avec l’espace environnant. Tout est question d’échelle, dans une même impulsion vitale et toujours en relation avec le corps humain. En 1999, l’artiste en question a obtenu le titre de membre de l’American Craft Council. Cette grande dame du bijou et de la sculpture est décédée en 2003 à New York, à l’âge de 86 ans. À noter qu’elle a exposé en galerie à Genève en 1973, puis initié une collaboration artistique avec la maison de joaillerie Gubelin. Une exposition personnelle de ses œuvres lui a été consacrée, dans l’institution genevoise du Musée de l’émaillerie et de l’horlogerie, en 1979. Le Musée d’Art et d’Histoire de Genève conserve un collier en or jaune, quartz fumé et émeraude brute, de 1955. Le musée des Arts décoratifs à Paris possède quant à lui deux œuvres de cette artiste, un collier en or et perle antique de 1951 et un peigne à chignon de 1963.