Bronze, fonte à cire perdue de Pastori
Signature et cachet de fonderie sur la base
1964
H: 59 cm L: 48 cm Prof: 45 cm
Cire perdue bronze cast by Pastori
Signature and foundry mark on the base
1964
H: 59 cm W: 48 cm D: 45 cm
Lit: "Robert Hainard Sculptures" Editions de Hesse, 1993, pages 100 et 101
" Adorateur de la vie et du mouvement» qu’il aimait voir «enclos dans une forme
stable», le sculpteur Robert Hainard (1906-1999) est sans aucun doute l’un
des artistes animaliers suisses les plus célèbres du XXe siècle. Egalement
graveur sur bois et peintre, il fut un naturaliste et grand connaisseur de la faune
européenne, publiant de nombreux ouvrages sur la nature et la vie sauvage.
Très engagé, pionnier de la mouvance écologiste, il a participé en 1928 à la
création de l’Association pour la création et l’entretien des réserves naturelles
dans le canton de Genève (actuellement Pro Natura Genève). Passionné par
l’animal «sauvage et libre», Robert Hainard a su en traquer, par le dessin puis
par la sculpture, les attitudes les plus vivantes et expressives. Il travaillait «de
mémoire», d’après observation directe dans la nature, regardant la bête, la
dessinant après, avec la plus grande fidélité aux sensations ressenties devant
l’animal. Fidèle également à la figuration, assez conservateur et méfiant vis vis
des avant-gardes, il avait la volonté «d’être immédiatement sensoriel sur la
chose la plus indocile à notre société rationnelle et technique, c’est à dire la
bête sauvage qui vit en-dehors de nos systèmes, et finalement faire passer tout
cela par le canal d’un art très pensé, très voulu, très artisanal…».
(Référence bibliographique: Robert Hainard. Sculptures. Editions Hesse, 1993,
p. 22 et pp. 100-101).
Le Grand Coq de Bruyère (Ht. 59,5 cm) que je vous propose à la vente
aujourd’hui est l’une des plus impressionnantes sculptures en bronze qu’il ait
réalisées. Sculptée d’abord en bois en 1964, elle a ensuite été fondue en bronze
(fonderie Pastori à Carouge), avec une belle patine brune à reflets verts, pour un
tirage «à cire perdue», ce qui signifie un très petit nombre d’exemplaires produits.
D’après une lettre de Robert Hainard datée du 3 Février 1966 (Archives
Fondation Hainard), ce bronze n’aurait été tiré qu’à cinq exemplaires (trois déjà
tirés à la date de la lettre, deux autres en projets). Cet oiseau des forêts de
Grand Coq de Bruyère / Robert Hainard
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hautes montagnes, appelé aussi grand Tétras mâle, est difficile à approcher
par l’homme. Les populations de cette espèce ont beaucoup diminuées au
cours du XXe siècle. (Ce bel oiseau a disparu des Alpes, se raréfie dans le Jura
– environ 300 spécimens recensés – mais il se maintient mieux dans les
Pyrénées, avec environ 6000 individus). Robert Hainard représente son Grand
Coq en parade, les plumes de la queue largement déployées en éventail, les
ailes pendantes, la barbe hérissée et le cou redressé.